Friday, 13 December 2019

The twelve stars in Mary's crown (by Saint Bernard of Clairvaux): Pt 5/5

"Sur le signe grandiose" : par Saint-Bernard (1090-1153)

Concerning the Great Sign : by Saint Bernard of Clairvaux

In his treatise on ''True Devotion to the Blessed Virgin Mary,'' St Louis-Marie de Montfort (1673-1716) refers to ''La Petite Couronne.'' This is a prayer he recommends to those who have a personal devotion to the Blessed Virgin Mary. The framework of the prayer consists of three Pater Nosters and twelve Ave Marias, grouped into three crowns of one Pater and four Aves.  The reference in the title and the form of the prayer is to the crown of twelve stars adorning the ''woman clothed with the sun.''(Apoc. XII, 1)

When researching this subject, I discovered a version in French of a sermon by the great Saint Bernard of Clairvaux on the twelve stars or privileges of the Blessed Virgin Mary.  There are fifteen numbered paragraphs and in this post, I present the final paragraphs (13-15), accompanied by my (fairly rapid) translation into English, together with some expanded scriptural references.


Le sermon des 12 étoiles ou des 12 privilèges de la Vierge Marie

A sermon on the 12 stars or privileges of the Blessed Virgin Mary.


13. Mais allons-nous nous imaginer, mes frères, que sainte Elisabeth s'est trompée dans le
langage que le Saint-Esprit lui-même lui inspirait de tenir ? Gardons-nous-en bien. Elle est,
en effet, bienheureuse, tout à la fois parce que Dieu l'a regardée, et parce quelle a cru, car
ce dernier bonheur est la conséquence et le fruit du regard qu'il a jeté sur elle. C'est par un
artifice ineffable du Saint-Esprit qui survint en elle, qu'à cette excessive humilité vint
s'ajouter, dans le secret de ce cœur de vierge, une telle magnanimité, et que ces deux
vertus, comme je l'ai déjà dit de la virginité et de la fécondité, sont devenues comme deux
étoiles qui se prêtaient un mutuel éclat, puisque tant d'humilité ne porta aucune atteinte à
tant de grandeur d'âme, de même qu'une telle grandeur d'âme ne nuisit en rien à une si
grande humilité.

But are we going to imagine, my dear brethren, that saint Elizabeth made a mistake about the words the Holy Spirit inspired her to utter? By no means. Mary is indeed blessed, firstly because God has deigned to fix His gaze upon her and secondly because of her faith; for the second blessing is the consequence and fruit of the Divine gaze. Through an ineffable working of the Holy Spirit coming upon her, to Mary's extraordinary humility was super-added in her virginal heart such a degree of magnanimity that these two virtues (as I already observed of her virginity and her fecundity), become like two stars, each bestowing brightness on the other. This is so because such profound humility takes nothing away from such greatness of soul and her magnanimity in no ways harms her deep humility.

En effet, si elle se montre si humble dans l'estime qu'elle fait d'elle, elle ne s'en montre pas moins magnanime dans la manière dont elle croit à la promesse qui lui est faite, et, tout en ne se regardant que comme l'humble servante du Seigneur, elle ne fit aucune difficulté de se croire élevée à l'incompréhensible mystère, à l'admirable commerce, au sacrement insondable de la future maternité de l'homme Dieu. Tel est, en effet, le privilège de la grâce de Dieu dans le cœur des élus, c'est que, de même que l'humilité ne les rend point pusillanimes, la magnanimité ne les rend point arrogants ; au contraire, ces deux vertus se prêtent un mutuel appui, en sorte que, non-seulement la magnanimité
n'engendre point l'orgueil, mais rend l'humilité même beaucoup plus grande. On devient par elle, en même-temps, bien plus timoré et bien plus reconnaissant envers le distributeur de la grâce, sans toutefois que par la porte de l'humilité, la pusillanimité puisse s'introduire dans l'âme. Mais, moins on présume de soi-même dans les plus petites choses, plus en même temps, on se confie en la puissance de Dieu pour les grandes.

If Mary's humility is shown in the way she views herself, she demonstrates herself to be no less magnanimous by her belief in the promise made to her. Whilst considering herself to the lowly handmaid of the Lord, she makes no difficulty in believing herself elevated to this incomprehensible mystery, to this wonderful exchange, to the unfathomable sacrament of becoming mother to the God-man. Such is in practice the privilege of God's grace in the hearts of the elect. For just as their humility does not make them pusillanimous, their magnanimity does not make them arrogant. On the contrary, these two virtues lend each other mutual support. Their magnanimity does not only avoid giving rise to pride but actually increases the greatness of their humility. They become thereby far less fearful and much more grateful towards God as source of the grace; and this without allowing  their humility to provide a gateway for pusillanimity into their soul. The less they presume of themselves in the least of things, the more they have confidence in the power of God the great things.


14. Quant au martyre de la Vierge qui est, comme vous vous le rappelez, la douzième étoile
de sa couronne, je le trouve dans la prophétie de Siméon, et dans toute l'histoire de la
passion de Notre-Seigneur. En parlant de l'enfant Jésus, Siméon dit : « Cet enfant est
destiné à se trouver en butte à la contradiction », puis, s'adressant à Marie, il continue : « Et
vous, votre âme sera percée d'un glaive (Luc. II, 34) ».

We now come to the martyrdom of the Blessed Virgin which is the twelfth star in her crown, as you may recall. I find  this martyrdom in Simeon's prophecy and in the whole story of Our Lord's Passion. With words referring to the baby Jesus, Simeon says: ''this child is set ... for a sign which shall be contradicted;''
[34] And Simeon blessed them, and said to Mary his mother: Behold this child is set for the fall, and for the resurrection of many in Israel, and for a sign which shall be contradicted;
Et benedixit illis Simeon, et dixit ad Mariam matrem ejus : Ecce positus est hic in ruinam, et in resurrectionem multorum in Israel, et in signum cui contradicetur : (Luke II, 34)
Turning then to Mary, he continues: ''And thy own soul a sword shall pierce.''
[35] And thy own soul a sword shall pierce, that, out of many hearts, thoughts may be revealed.
et tuam ipsius animam pertransibit gladius ut revelentur ex multis cordibus cogitationes. 
 (Luke II, 34)
On peut bien dire, en effet, qu'un glaive a percé votre âme, ô heureuse mère, car ce n'est qu'en passant par votre cœur qu'il pouvait pénétrer dans la chair de votre Fils. Et même quand votre Jésus, le vôtre par excellence, en même temps que le nôtre, eut rendu l'esprit, ce n'est plus son âme qu'atteignit
la lance qui, n'épargnant pas même dans les bras de la mort, la victime à qui elle ne pouvait plus faire de mal, perça son côté de son fer cruel, mais c'est votre âme elle-même qu’elle frappa. Car, pour lui, son âme n'était déjà plus là, mais la vôtre ne pouvait s'arracher de ces lieux. Sa douleur, comme un glaive violent, a donc traversé votre cœur, et nous pouvons vous appeler, avec raison, plus que martyr, puisque, en vous, le sentiment de la compassion l'emporta si fort sur celui de la passion endurée par le corps.

It could be said that a sword did pierce your soul, O blessed Mother, for only by passing through your heart could it penetrate your Son's flesh. When your Jesus (yours par excellence but ours as well) gave up the ghost, a cruel lance pierced His side, sparing Him not even in death's embrace, a victim now immune to such harm. But the lance struck deeply into your soul as well. The soul of Jesus was no longer there but yours was, as you were unable to tear yourself away. His pain cut deep into your heart like a violent blow with a sword. We can in all truth call you a martyr since the agony of your soul's compassion was greater than any passion endured by the body.


15. N'était-ce point une parole plus pénétrante qu'un glaive, qui perça, en effet, votre âme et
atteignit jusque dans les replis de l'âme et de l'esprit (Hébr. IV, 12),[1] que celle-ci : « Femme,
voici votre fils ? (Jean. XIX, 26) ». Quel échange ! Jean substitué à Jésus ; le serviteur au
Seigneur, le disciple au maître ; le fils de Zébédée au Fils de Dieu, un pur homme au vrai
Dieu ! Comment ce langage n'aurait-il pas percé, comme d'un glaive, votre âme si aimante,
quand son souvenir seul déchire nos cœurs de pierre et d'airain ?

Were there ever words more piercing than a sword than these which penetrated deep into your soul: ''Woman, behold thy son.'' (John. XIX, 26).[1]  What an exchange! John substituted for Jesus; the servant for the Lord; the son of Zebedee for the Son of God, a mere man for a true God! How would this language not have pierced through your loving heart like a sword?  Just the memory of it tears at our stony hearts of flint?
[1] For the word of God is living and effectual, and more piercing than any two edged sword; and reaching unto the division of the soul and the spirit, of the joints also and the marrow, and is a discerner of the thoughts and intents of the heart.
Vivus est enim sermo Dei, et efficax et penetrabilior omni gladio ancipiti : et pertingens usque ad divisionem animae ac spiritus : compagum quoque ac medullarum, et discretor cogitationum et intentionum cordis.(Hébr. IV, 12)

Ne vous étonnez point ; mes frères, si je dis que Marie fut martyre dans le cœur, il faudrait pour en être surpris que vous eussiez oublié que le plus grand crime que saint Paul ait reproché aux Gentils c'est d'avoir été sans affection (Rom. I, 31). Cette absence de sentiment était loin de se trouver
dans les entrailles de Marie, puisse-t-elle être aussi étrangère à ses humbles serviteurs. Si vous me demandez si elle ne savait pas d'avance qu'il devait mourir ? Elle n'en doutait point, vous répondrai-je; si elle ignorait qu'il dût ressusciter peu de temps après, je vous dirai qu'elle ne l'ignorait point, qu'elle l'espérait même avec confiance. Et, malgré cela, si vous voulez savoir si elle souffrit de le voir attaché à la croix, ma réponse est qu'elle souffrit beaucoup.

Do not be in the least astonished, my dear brethren, if I say that Mary was a martyr in her heart. For you to be astonished, you would have to forget the words of St Paul when he reproached the gentiles with lack of affection:
[31] Foolish, dissolute, without affection, without fidelity, without mercy.
insipientes, incompositos, sine affectione, absque foedere, sine misericordia. (Rom. I, 31)
This absence of affection had no part in Mary, please God may we, his servants, have no part with it either. Perhaps you will ask me whether she knew in advance He was going to die? She never doubted it, would be my reply. Did she know He would rise from the dead a little after? She was aware and hoped for it with confidence. And yet, despite all this, if you want to know if she suffered to see Him nailed to the Cross, I will reply that she suffered terribly.

Après tout ; qui êtes-vous, mon frère, et à quelle source puisez-vous votre sagesse pour vous étonner davantage de voir Marie compatir, que de voir le fils de Marie pâtir ? Il aurait pu souffrir la mort du corps, et elle n'aurait pu ressentir celle du coeur ? Ce fut une charité, en comparaison de laquelle nul ne saurait en avoir une plus grande, qui fit endurer l'une au fils ; ce fut une charité aussi à laquelle on ne saurait en comparer une autre, qui fit souffrir l'autre à la mère.

After all, who exactly are you and what is the source of the wisdom by virtue of which you are more astonished to see Mary's agony of compassion than her Son's passion and death? Are you saying that He suffered the death of His body but she couldn't experience this agony in her heart? This love which made her suffer for her Son had no comparison with any other; this love which made her Son suffer on account of her pain also knew no comparison.

Et maintenant, ô mère de  miséricorde, au nom de l'affection de votre très-pure âme, la lune qui se tient à vos pieds vous invoque avec les accents de la plus grande dévotion comme une médiatrice entre elle et le Soleil de justice ; que dans votre lumière elle voie sa lumière, et que, par votre intercession, elle mérite la grâce du Soleil qu'elle a véritablement aimé par-dessus tout, et qu'elle a orné, en le revêtant d'une robe de gloire, et en lui mettant sur la tête une couronne de beauté.

So now, O Mother of Mercy, in the name of your most pure soul's affection, this supplicant sinner, like the moon beneath your feet,  calls upon you with deepest devotion as his mediatrix, to intercede with the Sun of Justice; so that in your light he may see His light, just as the moon receives its light from the sun;  and that by your intercession, he may receive the grace of the Sun of Justice; beloved above all else, adorned, clothed with a robe of glory, and wearing a beautiful crown.
[A difficult passage: I have taken la lune/the moon to represent the supplicant sinner. Accordingly, I have translated ''elle'' as ''he.'']

Vous êtes pleine de grâce, pleine de la rosée du ciel, appuyée sur votre bien-aimé et comblée de délices. Nourrissez aujourd'hui vos pauvres, ô vous notre Dame ; que les petits chiens eux-mêmes mangent des miettes de la table du Maître, et, de votre urne qui déborde, donnez à boire non-seulement au serviteur d'Abraham, mais encore à ses chameaux, Car c'est vous qui êtes, en vérité, la
fiancée choisie et préparée pour le Fils du Très-Haut, qui est Dieu et béni par-dessus tout dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

Jacob's servant meets Rebecca. J-J Tissot
You are full of grace, full of Heavenly dew, leaning upon your beloved and bedecked with delights. O dearest Lady, feed us this day, let the little whelps eat crumbs that fall from the Master's table.[1] From your overflowing pitcher, give water not only to Abraham's servant but also to his camels.[2]  For it is you who truly are the fiancée chosen and made ready for the Son of the Most High, Who is God, blessed above all, world without end. Amen.

[1] [27] But she said: Yea, Lord; for the whelps also eat of the crumbs that fall from the table of their masters.
At illa dixit : Etiam Domine : nam et catelli edunt de micis quae cadunt de mensa dominorum suorum.(Matt XV)
[2] [16] An exceeding comely maid,[Rebecca] and a most beautiful virgin, and not known to man: and she went down to the spring, and filled her pitcher and was coming back.
puella decora nimis, virgoque pulcherrima, et incognita viro : descenderat autem ad fontem, et impleverat hydriam, ac revertebatur.
[17] And the servant ran to meet her, and said: Give me a little water to drink of thy pitcher.
Occurritque ei servus, et ait : Pauxillum aquae mihi ad bibendum praebe de hydria tua.
[18] And she answered: Drink, my lord. And quickly she let down the pitcher upon her arm, and gave him drink.
Quae respondit : Bibe, domine mi : celeriterque deposuit hydriam super ulnam suam, et dedit ei potum.
[19] And when he had drunk, she said: I will draw water for thy camels also, till they all drink.
Cumque ille bibisset, adjecit : Quin et camelis tuis hauriam aquam, donec cuncti bibant.
[20] And pouring out the pitcher into the troughs, she ran back to the well to draw water: and having drawn she gave to all the camels.
Effundensque hydriam in canalibus, recurrit ad puteum ut hauriret aquam : et haustam omnibus camelis dedit.(Gen XXIV)


SERMON POUR LE DIMANCHE DANS L’OCTAVE DE L’ASSOMPTION DE MARIE.
Sermon given on Sunday within the Octave of the Assumption of Mary

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Totus tuus ego sum 
Et omnia mea tua sunt;
Tecum semper tutus sum:
Ad Jesum per Mariam

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