"Sur le signe grandiose" : par Saint-Bernard (1090-1153)
Concerning the Great Sign : by Saint Bernard of Clairvaux
In his treatise on ''True Devotion to the Blessed Virgin Mary,'' St Louis-Marie de Montfort (1673-1716) refers to ''La Petite Couronne.'' This is a prayer he recommends to those who have a personal devotion to the Blessed Virgin Mary. The framework of the prayer consists of three Pater Nosters and twelve Ave Marias, grouped into three crowns of one Pater and four Aves. The reference in the title and the form of the prayer is to the crown of twelve stars adorning the ''woman clothed with the sun.''(Apoc. XII, 1)
When researching this subject, I discovered a version in French of a sermon by the great Saint Bernard of Clairvaux on the twelve stars or privileges of the Blessed Virgin Mary. There are fifteen numbered paragraphs and in this post, I present paragraphs 11-12, accompanied by my (fairly rapid) translation into English, together with some expanded scriptural references.
Le sermon des 12 étoiles ou des 12 privilèges de la Vierge Marie
A sermon on the 12 stars or privileges of the Blessed Virgin Mary11. Ne voyons-nous point que, dès le principe, Marie est la première personne que rencontrent les bergers ? L'Évangéliste nous dit en effet : « ils trouvèrent Marie et Joseph avec l'enfant qui était posé dans une crèche (Luc. II, 16) ». Il en est de même des Mages, si vous vous en souvenez, qui ne trouvèrent point non plus l'enfant Jésus sans Marie (Matt. II, 11), et plus tard, quand elle porta le Seigneur dans son temple, elle entendit Siméon lui parler longuement de son fils et d'elle-même sans cesser de se montrer aussi peu pressée de parler qu'elle était avide d'écouter. Et même « Marie conservait toutes ces paroles et les repassait dans son cœur (Luc. II, 19) ».
Isn't it true that from the very beginning (of the history of the Incarnation), when the shepherds went in haste to see the newborn Saviour, Mary was the first person they saw. The Evangelist says: ''they found Mary and Joseph, and the infant lying in the manger.''(Luke II, 16)
[16] And they came with haste; and they found Mary and Joseph, and the infant lying in the manger. Et venerunt festinantes : et invenerunt Mariam, et Joseph, et infantem positum in praesepio.(Luke II, 16)It's the same with the Magi, if you remember, who didn't find just Jesus but Jesus with Mary, His mother.
[11] And entering into the house, they found the child with Mary his mother, and falling down they adored him; and opening their treasures, they offered him gifts; gold, frankincense, and myrrh. Et intrantes domum, invenerunt puerum cum Maria matre ejus, et procidentes adoraverunt eum : et apertis thesauris suis obtulerunt ei munera, aurum, thus, et myrrham. (Matt. II, 11)Later, when Mary presented the Lord in the Temple, she heard Simeon speak to her at some length about her son and about Mary herself. She was more eager to listen to his words rather than to speak herself. It is worth noting: Mary kept all these words, pondering them in her heart.
[19] But Mary kept all these words, pondering them in her heart. Maria autem conservabat omnia verba haec, conferens in corde suo.(Luke II, 19)Mais, dans toutes ces circonstances, on ne trouve pas qu'elle ait dit un seul mot du grand mystère de l'Incarnation. Oh ? malheur à nous qui avons toujours la parole à la bouche, malheur à nous qui laissons un si libre cours à toutes nos pensées, « qui sommes percés partout », comme dit le comique. Que de fois Marie entendit son fils non-seulement parler à la foule en particulier, mais encore révéler à ses apôtres, lors des entretiens particuliers les mystères du royaume de Dieu. Que de fois le vit elle opérer des miracles, puis elle le vit attaché à la croix, expirant, ressuscité et montant au ciel. Or, dans toutes ces circonstances, c'est à peine si on rapporté que notre pudique tourterelle éleva la voix.
But in each case we find that she uttered not one word on the great mystery of the Incarnation. Compare Mary's silence to those unfortunates who always have something to say, who give free rein to all their thoughts like a leaking sieve, as they say. How many times, on the other hand, does Mary listen to the words of her son, not only when speaking to the multitudes but also when He is revealing to His apostles the mysteries of the Kingdom of God. How many times did she see Him work miracles; then she saw Him nailed to the Cross, risen from the dead and ascending into Heaven. On all these occasions, it is scarcely reported that Mary, our modest turtle dove, uttered a word.
Enfin, nous lisons dans les Actes des apôtres, qu'en revenant du mont des Oliviers, ils persévérèrent, unanimement dans la prière. De qui est-il parlé ainsi ? Si : Marie se trouvait du nombre ; qu'elle soit nominée la première, puisqu'elle est plus grande que tous les autres, tant par la prérogative de sa maternité qu'à cause du privilège de sa sainteté. Or, l'historien sacré dit : « C'étaient Pierre et André, Jacques et Jean », et les autres. « Tous, ils persévérèrent unanimement dans la prière avec les femmes et avec Marie, mère de Jésus. » Est-ce donc ainsi qu'elle se montrait la dernière des femmes pour
être nommée après toutes ?
Finally, we read in the Acts of the Apostles,that after returning from the Mount Olivet (after the Ascension), they persevered with one mind in prayer:
[14] All these were persevering with one mind in prayer with the women, and Mary the mother of Jesus, and with his brethren.Hi omnes erant perseverantes unanimiter in oratione cum mulieribus, et Maria matre Jesu, et fratribus ejus. (Acts I)But who are these persevering in prayer? Mary is one of them, the first one to be named since she is greater than all the others, as much by reason of her motherhood as by virtue of her holiness. The sacred writer says: ''It was Peter and Andrew, James and John,'' and the other Apostles. ''All these were persevering with one mind in prayer with the women, and Mary the mother of Jesus.'' Is it in this way that Mary, the foremost, is shown the last of the women, by being named after all of them?
On peut bien dire que les disciples étaient vraiment charnels, alors que, n'ayant pas reçu le Saint-Esprit, parce que Jésus n'était pas encore glorifié, ils eurent une discussion pour savoir qui était le plus grand parmi eux. Marie, au contraire, s'humiliait non-seulement en toutes choses, mais encore plus que tous les autres, d'autant plus profondément qu'elle était plus grande. Aussi, est-ce avec raison que celle qui s'était faite la dernière de tous quand elle était la première, fût élevée du dernier rang au premier ; c'est avec raison qu'elle devient la maîtresse de tous, comme elle s'était faite la servante de
tous ; c'est justice enfin qu'elle fût élevée au dessus des anges mêmes, après s'être placée avec une ineffable douceur, au dessous des veuves et des pécheresses pénitentes, au dessous trame de celle d'où sept démons avaient été chassés : Je vous en prie, mes enfants bien-aimés, cherchez à acquérir cette vertu si vous aimez Marie ; oui, si vous avez à cœur de lui plaire, imitez sa modestie. Il n'y a rien qui soit plus convenable à l'homme en général, rien qui siée[1] davantage au chrétien en particulier ; mais surtout, il n'est pas de vertu qui convienne mieux que celle-là à des religieux.
[1] siée: third person singular present subjunctive of seoir - it behoves, it is right, fitting.
It would be easy to say of the disciples that they were altogether worldly when, not having not yet received the Holy Spirit (because Jesus had yet been glorified after His Ascension), they had a discussion about who be the greatest among them. Mary, in contrast, humbled herself not only in all things, but also more than all the others; and more deeply, for she was greater. So too, it is with reason that she who placed herself last of all when she was the first, should be raised from the last to the first rank. It is with reason that she who had made herself the servant of all should become the mistress of all. It was, finally altogether just that she should be raised higher than the angels who placed herself, with an unutterable gentleness, lower than widows, penitent sinners, and her from whom seven demons had been cast out. I plead with you, my beloved children, if you love Mary, seek to acquire this virtue. Yes, if it is in your heart to please her, imitate her modesty.
12. Mais, dans la Vierge, la vertu d'humilité reçoit manifestement un nouveau lustre de sa
douceur même ; ce sont deux vertus qui ont sucé le même lait, que la douceur et l'humilité,
elles se sont trouvées bien étroitement unies dans Celui qui disait : « Apprenez de moi que
je suis doux et humble de cœur (Matt. XI, 29) ». De même, en effet, que la présomption naît
de l’orgueil, ainsi la douceur ne peut procéder que d'une vraie humilité.
Now, in the Blessed Virgin Mary, the virtue of her humility receives additional lustre from her meekness. These two virtues, which have imbibed the same milk, are found closely linked in Him Who said:''learn of me, because I am meek, and humble of heart.''
[29] Take up my yoke upon you, and learn of me, because I am meek, and humble of heart: and you shall find rest to your souls.Tollite jugum meum super vos, et discite a me, quia mitis sum, et humilis corde : et invenietis requiem animabus vestris.(Matt. XI, 29)Just as presumption is born of pride, so meekness can proceed only from true humility.
Mais Marie ne nous a pas donné une preuve d'humilité seulement, en gardant le silence, elle nous l'a montrée plus clairement encore dans ses paroles. En effet, après avoir entendu l'Ange lui dire : « Le fruit saint qui naîtra, de vous sera appelé le Fils de Dieu (Luc. I, 35) », elle ne trouve rien autre chose à dire sinon qu'elle est la servante de Dieu. Peu après, Élisabeth la voit arriver chez elle, instruite, à l'instant même où elle entrait, de cette gloire singulière de cette vierge, elle s'écrie dans son étonnement : « D'où me vient ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne vers nous? (Ibid. 43)». Puis elle ajoute en faisant l'éloge de sa voix : « Dès que votre parole a frappé mon oreille, quand vous m'avez saluée, mon enfant a tressailli de joie dans mon sein (Ibid. 44) » ; elle continue ensuite en louant sa foi : « Heureuse, lui dit-elle, heureuse êtes-vous d'avoir cru, parce que les choses qui vous ont été dites de la part du Seigneur s'accompliront en vous (Ibid. 45) ».
But Mary has not only shown proof of her humility in her silence, but she demonstrates it more clearly still in her speech. After hearing the Angel say to her: ''the Holy which shall be born of thee shall be called the Son of God,'' (Luke, I, 35), her only response is to say that she is the handmaid of the Lord. A little later, Elizabeth sees Mary approaching, and at the very moment she enters, feels compelled to declare in her astonishment: ''And whence is this to me, that the mother of my Lord should come to me?'' (Ibid. 43) Elizabeth goes on to say: '' For behold as soon as the voice of thy salutation sounded in my ears, the infant in my womb leaped for joy.''(Ibid. 44). She then continues by praising her faith: ''And blessed art thou that hast believed, because those things shall be accomplished that were spoken to thee by the Lord.'' (Ibid. 45)
Ce sont là autant d'éloges magnifiques, mais la pieuse humilité de Marie n'en retiendra rien pour elle, elle les reportera tous à Celui de qui sont tous les biens qu'on loue en elle. Vous louez la mère de Notre-Seigneur, dit-elle à Élisabeth, mais pour moi, « mon âme glorifie le Seigneur lui-même (Ibid. 46) ». Vous me dites que votre enfant, à ma voix, a tressailli de joie dans votre sein, et moi « mon esprit est ravi de joie dans le Sauveur, mort (mon?) Dieu ». Quant à votre enfant, il se réjouit et tressaille de bonheur comme l'ami de l’Époux en entendant sa voix. Vous me déclarez bien heureuse
parce que j'ai cru ; mais la cause de ma joie et de mon bonheur est dans la bonté même de Dieu, et si désormais « toutes les générations me proclameront bienheureuse », c'est parce que le Seigneur a abaissé ses regards sur son humble et petite servante.
These are magnificent words of praise, but Mary's pious humility retains none of them for herself but refers them instead to Him from Whom derive all the good things praised in her. You praise the mother of Our Lord, she says to Elizabeth, but for my part, ''My soul doth magnify the Lord.'' (Luke I 46). You say that your baby leapt for joy in your womb on hearing my voice, but I say: ''my spirit hath rejoiced in God my Saviour.'' For your baby rejoices and leaps for joy as the little friend of the Spouse, as though hearing His voice. You say that blessed am I because I have believed, but the cause of my joy and my happiness is the very goodness of God. If henceforth ''all generations will call me blessed,'' it's because the Lord has looked down upon his humble, little handmaid.
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Totus tuus ego sum
Et omnia mea tua sunt;
Tecum semper tutus sum:
Ad Jesum per Mariam
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